Annoncé dans ses grands principes en juillet dernier, présenté le 15 septembre en Conseil des Ministres, le projet de loi de Cohésion Sociale se veut refondateur d’une cohabitation pacifique entre très pauvres et moins pauvres dans notre société. Plusieurs volets sont inclus dans ce plan dont le financement des 13 milliards d’euros demeure obscur : formation initiale, emploi, logement.

Ambitieux sur le papier, ce plan suscite quelques interrogations : comment prend-il en compte les spécificités de la population des personnes handicapées ? Les organismes Cap Emploi intègreront-ils les Maisons de l’Emploi ? Qui sera, par exemple, le « référent » et accompagnateur vers l’emploi d’un jeune sourd sans qualification professionnelle ? Comment la priorité théorique d’accès au logement social sera-t-elle appliquée aux personnes handicapées ? Combien de logements sociaux adaptables seront-ils construits sur le total des 500.000 prévus ? Quel sera l’accessibilité des futurs centres d’hébergement d’urgence ? Quid de l’accueil des sans domicile fixe handicapés ?

Quand on pose ces questions au Cabinet du Ministre Jean-Louis Borloo, on obtient cette première réponse : « L’action spécifique en direction des personnes handicapées est portée par… Marie- Anne Montchamp, Secrétaire d’Etat aux personnes handicapées ». Si on pousse davantage, on nous rappelle que les Maisons de l’Emploi auront une vocation fédératrice qui peut les amener à accueillir les organisations d’insertion professionnelle des travailleurs handicapés. Et on reste sur ce sentiment maintes fois ressenti, que Gilbert Montagné résume à sa façon : « On n’est pas prévus au programme »…

La Cohésion Sociale parviendra-t-elle à passer par les personnes handicapées ?

Laurent Lejard, octobre 2004.

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