Connaissez-vous le Groupement pour l’Insertion des Personnes Handicapées Physiques (GIHP)? Dans quelques villes et départements, il gère des services de transport adapté ou d’aide à la vie à domicile. Chaque association locale du Gihp est autonome dans son fonctionnement et sa gestion. La présidente du Gihp National, Brigitte Idziak, a cru bon de signer, le 4 décembre, un communiqué dénonçant « nos réticences devant le déferlement médiatique et le déploiement de moyens financiers qui n’entrent pas en totalité dans les caisses de la recherche médicale, nos regrets que le handicap devienne pendant deux jours un objet de spectacle pour apitoyer les foules, notre révolte devant le peu de moyens accordés le reste de l’année aux personnes handicapées pour améliorer leur vie quotidienne ».

Bien sûr, Brigitte Idziak a le droit de critiquer la médiatisation du Téléthon, même si c’est le moteur de son succès. Il est néanmoins surprenant qu’elle utilise cette médiatisation qu’elle dénonce pour condamner une initiative à laquelle ses adhérents participent… Mais la critique émane d’une organisation qui ne se caractérise pas par un engagement militant clair : le Gihp gère des services facturés (cher) aux usagers handicapés malgré de multiples subventions et apports en mécénat. En ces temps de restrictions budgétaires, le Gihp ne revendique pas aux côtés des personnes handicapées, il ne milite pas en faveur d’un transport pour tous et au même prix, et justifie le tarif élevé de ses prestations par un service de porte à porte.

Brigitte Idziak a raison d’écrire que le combat pour « l’insertion et l’autonomie de la personne handicapée […] ne se déroule pas deux jours par an ». Quel dommage que le Gihp National qu’elle préside ne mette pas d’acte concret en face de ces bonnes paroles.

Laurent Lejard, décembre 2002.

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