L’autocollant le plus cher de France a toujours été source de polémique. Créé il y a 34 ans, cet impôt payé par les possesseurs d’un véhicule à moteur était destiné à l’époque à financer « la retraite des vieux », comme on disait alors ; les « événements » d’Algérie expédièrent ailleurs le produit de l’impôt. Les personnes handicapées étaient exemptées de son paiement. Ce privilège fiscal disparaît, sans compensation aucune.

La gratuité de la vignette octroyée aux personnes handicapées trouvait sa source dans la nécessité d’utiliser une voiture pour leurs déplacements ; les transports publics, peu ou mal adaptés, leur étaient fréquemment inaccessibles. La compensation était bien maigre, mais bon, elle existait. Et voici qu’elle est supprimée. Les bus urbains, les métros et autres RER, les trains régionaux, les autocars interurbains seraient- ils subitement devenus utilisables par tous? Pas vraiment.

Parce que la question de fond est là : une compensation, minime certes, mais réelle, a été supprimée dans l’indifférence générale du monde du handicap. Une indifférence qui ressemble fort à une résignation, celle que l’on retrouve dans la mise en application du Plan de Soins Infirmiers qui entre en vigueur sans être financé. Les toilettes et autres actes assurés par les infirmiers à domicile payés par la Sécurité Sociale le seront désormais par des auxiliaires de vie qui seront rétribués par on ne sait qui : le budget de l’Etat, les collectivités locales, les personnes ?

…Ou l’argent de la vignette automobile, mais là, c’est trop tard !

Laurent Lejard, novembre 2000.

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