Le Groupement pour l’Intégration Scolaire des enfants, adolescents et jeunes adultes Handicapés (GISH), basé à Toulouse, est à l’origine de cette campagne. Sa présidente, Catherine Cousergue, explique : « Lors de l’assemblée générale de la FNASEPH [Fédération Nationale pour l’Accompagnement Scolaire des Elèves Présentant un Handicap N.D.L.R] en mars dernier, nous avons présenté cette idée qui a germé. L’ensemble des associations locales membres de la Fédération est invité à la relayer ». Il s’agit d’inciter les parents à inscrire leur enfant handicapé dans l’établissement scolaire le plus proche de leur domicile, et de les informer sur ce que cela apportera. « Les familles ne savent pas que l’inscription de leur enfant à l’école est un droit, poursuit Catherine Cousergue; elles ignorent ce que cela peut lui apporter. Dans un établissement spécialisé, un enfant peut ne recevoir que deux heures d’enseignement par semaine. Et les services de soins, ou de l’Éducation Nationale, n’incitent pas les parents à faire inscrire leur enfant handicapé à l’école ». De fait, les Commissions Départementales de l’Éducation Spéciale (C.D.E.S) n’ont pas directement informé les familles dès la mise en oeuvre de cette nouvelle obligation scolaire, à la rentrée de septembre 2005.

« On pense que si les parents inscrivent leurs enfants, cela responsabilisera l’Éducation Nationale, obligera les directeurs d’établissements et les enseignants à agir, développera des partenariats entres établissements spécialisés et enseignement public ». Un premier bilan de la campagne d’inscription sera dressé fin juin par la FNASEPH pour identifier les volontés positives, les réticences, les obstacles rencontrés par les parents : « Nous voulons savoir où ça coince pour agir », conclut Catherine Cousergue.

« La campagne est lancée dans tous les départements dans lesquels nous avons une association adhérente, complète Marie-Christine Philbert, présidente de la FNASEPH. On couvre 55 départements, dans d’autres nous avons des relais. Les familles doivent savoir que l’inscription à l’école est un droit et aussi un devoir ». Les associations assureront, outre l’information, un accompagnement lorsqu’il sera nécessaire, pour soutenir les parents « autant dans la réflexion que physiquement, affirme Marie-Christine Philbert. Et nous voulons faire reconnaître un droit effectif à l’éducation pour les enfants accueillis en établissements médico-sociaux. Trop d’entre eux reçoivent peu ou pas d’enseignement scolaire ». Là encore, il s’agit d’obliger l’Éducation Nationale à agir pour ces enfants en créant dans les établissements les unités d’enseignement instituées par la loi du 11 février 2005. Rendez-vous donc en septembre prochain pour un premier bilan.

Laurent Lejard, juin 2006.


Argumentaire de la campagne En avant l’école !

Pourquoi cette inscription ? Par cette inscription, votre enfant est reconnu comme un élève à part entière. Cette inscription est nécessaire pour rendre l’Education Nationale responsable de la scolarisation de votre enfant, quel que soit le lieu où elle se déroule. Un enseignant référent sera nommé. Il sera votre interlocuteur. Il réunira les instances chargées de proposer un Projet Personnalisé de Scolarisation et d’en suivre l’évolution et la mise en oeuvre sur la base du Projet de vie que vous aurez rédigé et actualisé. L’Education Nationale garantit la continuité du parcours scolaire de votre enfant.

Comment faire ? Pour l’école maternelle ou élémentaire, l’inscription se fait à la mairie, puis à l’école. Pour le collège ou le lycée, adressez-vous directement à l’établissement.

Quel est l’établissement de référence ? C’est l’établissement public le plus proche, ou bien l’établissement privé sous contrat de votre choix, que fréquenterait votre enfant s’il n’était pas en situation de handicap, de la maternelle au lycée.

Peut-on vous refuser l’inscription ? Non, cette inscription est prévue par la loi. Elle ne peut être refusée à un enfant en situation de handicap, comme pour tout autre enfant. En cas de problème, contactez une association locale.

Cette inscription implique-t-elle l’accueil de votre enfant à l’école ? Oui, lors de la première scolarisation, l’élève est accueilli sans a priori à l’égal des autres élèves.

Cette inscription implique-t-elle la poursuite de la scolarisation à l’école ?
 Cela dépend de l’évaluation des besoins de votre enfant en situation scolaire et des aménagements nécessaires. La scolarisation se fait à l’école, avec des moyens humains ou matériels supplémentaires si besoin, ou bien est déléguée partiellement ou totalement à un établissement spécialisé. Ainsi, par cette inscription, l’Education Nationale reste responsable du déroulement du parcours de scolarisation.

Pourquoi cette inscription, si mon enfant est déjà dans un établissement spécialisé ?
 Selon la loi, une coopération entre l’école et l’établissement spécialisé est mise en oeuvre. Le Projet Personnalisé de Scolarisation est donc élaboré et suivi par l’ensemble des partenaires. Cette coopération laisse la possibilité d’un aménagement du projet, selon le parcours et l’évolution de votre enfant, suivant le Projet de vie que vous aurez rédigé et actualisé.

FNASEPH, 84 à 100 rue du Miroir, 72100 Le Mans.

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