À tout juste 18 ans, Amélie Gérard a déjà un palmarès impressionnant dans ses disciplines de prédilection : championne de France du 200m, médaille d’argent au 60m et au poids, bronze en longueur. En « Elite moins de 23 ans », elle est championne de France en longueur et poids, médaillée de bronze du 100m et 200m; lors des Jeux Mondiaux des moins de 21 ans, elle est devenue championne du Monde du poids et vice-championne sur le 100m et la longueur ! Quand elle ne s’entraîne pas, elle se consacre à la préparation d’un Brevet de l’Enseignement Professionnel des Carrières Sanitaires et Sociales dont elle passera l’examen final quelques semaines avant les Jeux Paralympiques de Pékin.

Elle souhaite travailler dans une crèche, comme auxiliaire puéricultrice, ou faire de la garde à domicile : « J’aime bien m’occuper des enfants, confie-t-elle, depuis toute petite j’ai envie de faire cela ». Sa malvoyance n’est pas considérée comme un empêchement professionnel, elle s’en est assurée : « On m’a dit que je pouvais travailler dans la puériculture, c’est à moi de m’adapter à la situation pour trouver des automatismes, une pratique professionnelle. Je vois de près, mais pas au-delà d’une dizaine de mètres. Quand je ne connais pas l’endroit où je suis, j’ai un peu de mal à me déplacer, sinon ça va ». Vivant dans une petite commune des Vosges, elle est dépendante de ses parents pour la plupart de ses déplacements, du fait de l’absence de transports collectifs.

« J’ai commencé l’athlétisme à l’école primaire, l’instituteur m’a initiée, il m’a emmené à des championnats de France à Vittel. Le sport me défoule, bouger me détend ».

Depuis, c’est dans un club de sportifs valides, le Club Olympique de la Haute Moselotte, qu’elle s’entraine parmi les Juniors, dans une bonne ambiance, deux à trois fois par semaine. En handisport, elle est classée B3 malvoyante, elle court sans guide voyant; elle est l’une des plus jeunes compétitrices du circuit mondial. Elle est encore ravie par sa première participation à une compétition mondiale, le championnat du Monde de Colorado Springs en juillet 2007 : « Ça s’est très bien passé, c’était la première fois que je prenais l’avion, je me suis débrouillé avec la langue anglaise. La confrontation avec des athlètes plus forts m’a montré que l’on peut toujours faire mieux, que cela aide à aller plus loin ».

Pour sa préparation paralympique, elle vient de recevoir les encouragements de la Fédération Française Handisport et de l’Agefiph, qui lui ont attribué l’une des huit bourses récompensant des handisportifs de haut niveau et engagés dans un parcours professionnel. Et elle saura, dans les semaines qui viennent, dans quelles disciplines elle sera qualifiée pour ses premiers Jeux Paralympiques…

Laurent Lejard, mars 2008.

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