Pascale Casanova a commencé à skier dès son jeune âge. Parallèlement à son apprentissage sportif, elle a suivi des études en milieu ordinaire qui l’ont conduite jusqu’à un D.E.S.S d’Administration des entreprises consécutif à Khâgne, Hypokhâgne puis Sciences Politiques. Actuellement, elle dirige un département Formation commun à E.D.F-G.D.F. Elle a intégré cette grande entreprise sur ses compétences, pas en bénéficiant d’un contrat de sportif de haut-niveau (dispositif de soutien qui assure un salaire au compétiteur qui ne travaille qu’à temps partiel). « Concilier vie professionnelle et activité sportive était difficile. J’ai décidé de me retirer de la haute compétition après les Jeux Paralympiques de Turin 2006, je n’avais plus rien à prouver ». Un départ en beauté, avec deux médailles d’or en descente et slalom spécial, et une en argent dans le slalom géant, traduisant sa progression après les Jeux de Salt Lake City 2002 (deux médailles d’argent et une de bronze) et de Nagano 1998 (trois médailles d’argent et une de bronze).

« Le ski nous rapproche des valides. Ils nous respectent, apprécient ce que l’on fait. On fait des courses ensemble. La plupart des handiskieurs ont un emploi, tous sont amateurs. En ski alpin, nous avons davantage de moyens grâce aux sponsors, en fonction de l’actualité sportive; mais en ski nordique, les handisportifs paient tout : stages, déplacements, équipements »…

Recherche de la meilleure technique, progresser en permanence, elle continuera à appliquer à sa vie professionnelle ces deux règles qu’elle s’était fixée dans le sport. « En tant que cadre, je n’ai pas d’horaires fixes, ce rythme de vie est un peu dur, il laisse peu de temps pour la vie personnelle et mon compagnon. Mais j’ai envie d’évoluer, de bouger, je ne suis pas quelqu’un qui va rester dix ans dans la même activité ». Pascale Casanova vit à Toulouse, à moins de deux heures de route des pistes de ski pyrénéennes. « J’y suis arrivée enfant, ma famille y réside. Y rester est un choix de vie ».

Elle porte un regard mitigé sur les nouvelles dispositions législatives en faveur des personnes handicapées. « La loi, c’est quelque chose de juridique. Il faut être réaliste, voter une loi ne suffit pas pour changer la vie quotidienne, et cela pose de nouveaux problèmes. Je suis sortie du système allocataire, je ne perçois même pas une allocation compensatrice ». Elle utilise parfois les services adaptés mis en place à Toulouse, tel le transport spécialisé : « Je rencontre des problèmes de repérage en ville. Mais il faut savoir se prendre en charge sans refuser un coup de main »…

Laurent Lejard, septembre 2006.


Vous pourrez rencontrer Pascale Casanova lors du 2e Festival En Roues Libres, handisport et musique, qui aura lieu le 30 septembre 2006 à Muret (31), elle en est la marraine. Au programme, cécifoot, handbike, handibasket, quad rugby, athlétisme, etc., et diverses animations culturelles. Salle Alizé, Espace Jacqueline Auriol, 40 avenue Henri Peyrusse, 31600 Muret.

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